31 mai 2023

Tomber enceinte avec un SOPK, on vous aide à comprendre

Un ovaire polykystique ressemble à une framboise, mais le SOPK n'empêche pas de tomber enceinte !

Vous rêvez d’être enceinte, mais vous craignez que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) dont vous souffrez s’invite dans le rôle du perturbateur ? Le SOPK concerne 1 femme sur 10 et représente l’affection hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Vous n’êtes donc pas seule à vivre avec cette maladie, considérée comme la première cause d’infertilité féminine ! Heureusement, la science progresse. 👩‍⚕️Aujourd’hui des recommandations efficaces et des traitements sont disponibles pour réaliser votre désir de grossesse malgré le SOPK. Dans ce guide, nous vous livrons des clés afin d’améliorer votre fertilité grâce à des conseils pratiques. Nous décryptons les thérapies proposées dans votre parcours de procréation. À la fin de votre lecture, les termes médicaux barbares utilisés par les gynécologues vous sembleront beaucoup plus compréhensibles.😆 C’est parti !

1 Qu’est-ce que le SOPK ?

Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour tomber enceinte, comprenons déjà de quoi nous parlons.🧐

Le SOPK est une pathologie induite par un dérèglement hormonal dont les causes précises restent mal connues. Il semble qu’il soit lié à une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Nous allons découvrir ensemble comment cette affection influe sur la fertilité.🐝

1.1 Syndrome des ovaires polykystiques : conséquences sur la fertilité

1.1.1 SOPK et perturbation de l’ovulation

Le cycle ovarien est régi par l’hypothalamus et l’hypophyse, des glandes situées à la base du cerveau. Sous contrôle de l’hypothalamus, l’hypophyse sécrète deux hormones dont les taux varient au cours du cycle menstruel : la LH (hormone lutéinisante) et la FSH (hormone folliculo-stimulante).

Leur action sur les ovaires est double :

  • réguler leur production d’hormones ;
  • préparer puis déclencher l’ovulation.

En cas d’ovaires polykystiques, la sécrétion de l’hypophyse est déséquilibrée.

Dans un cycle ovarien « normal », le pic de production de LH correspond au signal de feu vert 🟢 : « Go ! C’est le moment d’ovuler ».

Malheureusement, le SOPK est susceptible d’influer sur ce pic, de façon plus ou moins marquée. Il peut ainsi le supprimer, entraînant une absence d’ovulation (anovulation) ou il peut le raréfier, cela se traduit par des ovulations irrégulières (dysovulation).

1.1.2 Développement des follicules ovariens perturbé par l’hyperandrogénie

Les ovaires des femmes souffrant de SOPK sécrètent souvent trop d’androgènes, des hormones masculines principalement représentées par la testostérone. On parle d’hyperandrogénie lorsque ses hormones se retrouvent en quantité excessive dans l’organisme.

Malheureusement, cette surproduction peut compromettre la croissance normale des follicules ovariens

👀 Un court rappel de sciences naturelles est nécessaire sur cette histoire de follicules ? 🤔

Les follicules sont des petites structures sphériques situées dans les ovaires. Dans un cycle « normal », plusieurs commencent à croître, mais un seul d’entre eux, le dominant, poursuit son développement et accueille l’ovocyte (cellule précurseur de l’ovule).

Ce dernier évolue dans un milieu favorable, tel un petit nid douillet, jusqu’au moment de l’ovulation. Il est alors expulsé dans les trompes de Fallope.

Lors d’un SOPK, l’hyperandrogénie altère la sélection du dominant, ce qui compromet l’ovulation.🚫 Les ovaires se peuplent de multiples follicules immatures qui s’entassent, aucun ne parvenant à progresser vers le stade d’ovocyte.

Bon à savoir : un court aparté pour souligner un point important : les androgènes, notamment la testostérone, ne sont pas réservés aux hommes ! Physiologiquement, la gent féminine en sécrète aussi, mais à des taux moindres.

Lors du SOPK, leurs concentrations trop élevées conduisent fréquemment à une hyperandrogénie dite clinique qui se manifeste par des symptômes visibles physiquement. Ainsi, nombreuses femmes atteintes de cette affection présentent de l’acné, de l’alopécie androgénique (chute de cheveux au niveau des tempes ou au sommet du crâne) ou encore de l’hirsutisme (apparition de poils dans les zones caractéristiques de la pilosité masculine : poitrine, menton, dos, etc.).

1.1.3 Insulinorésistance : impact négatif sur la fertilité

Les femmes touchées par le SOPK souffrent fréquemment d’hyperinsulinisme (concentration d’insuline sanguine trop forte) et présentent une résistance à l’insuline, nommée insulinorésistance.

👀 Un autre petit rappel en biologie pour mieux comprendre ? 🧐

L’insuline, hormone bien connue des diabétiques, régule les taux de glucose (sucre) dans le sang. Elle permet son passage de la circulation sanguine vers les cellules de l’organisme. L’insulinorésistance apparaît lorsque le glucose n’est plus assimilé et reste à des concentrations élevées dans le sang. Pour compenser et tenter de les abaisser, le corps augmente sa sécrétion d’insuline jusqu’à des proportions dépassant la norme, c’est l’hyperinsulinisme.

Mais quel rôle joue l’insuline dans notre histoire de fertilité ? J’y viens.😏

Dans le SOPK, la présence excessive d’insuline et l’insulinorésistance perturbent le fonctionnement des ovaires. Ils augmentent leur production d’androgènes, ce qui aggrave l’hyperandrogénie. Ils compromettent par conséquent la maturation des follicules et l’ovulation,🚫 comme expliqué au paragraphe 1.1.2.

1.2. Diagnostic du SOPK

Nous comprenons mieux la maladie et ses retentissements sur la fertilité.

Maintenant, découvrons sur quoi votre praticien se base pour vous annoncer que vous souffrez du SOPK. En effet, le seul fait de posséder des ovaires polykystiques n’est pas suffisant pour confirmer le diagnostic !

Vous devez cumuler au moins 2 des 3 critères suivants :

  1. une ovulation rare ou absente ;
  2. un aspect caractéristique à l’échographie abdomino-pelvienne des ovaires : nombreux petits follicules (au minimum 20, de diamètre inférieur à 9 mm), sans follicule dominant, ou un volume ovarien important (supérieur à 10 ml) ;
  3. une hyperandrogénie clinique (hirsutisme, acné, alopécie androgénique) ou biologique (dosages sanguins).

Voilà, nous y sommes ! Vous comprenez votre affection et ses conséquences sur votre fertilité. Le diagnostic est posé.

À présent, rentrons dans le vif du sujet : quelles possibilités s’offrent à vous pour parvenir à une grossesse malgré un SOPK ? 🤰

2 Peut-on tomber enceinte naturellement avec un SOPK ?

Oui, vous êtes susceptible de concevoir un bébé spontanément, même si vous êtes atteinte du SOPK. Environ 30 % des femmes touchées ovulent normalement, tandis que les autres présentent des ovulations irrégulières ou absentes. Ces perturbations varient de manière significative d’une personne à l’autre, et interfèrent en conséquence différemment sur la fertilité.

Si bébé se fait toujours attendre, un petit coup de pouce peut être nécessaire pour démarrer une grossesse.

Bonne nouvelle, il suffit parfois de suivre quelques recommandations d’ordre physique et hygiéno-diététique pour débloquer une fertilité mise à mal par votre affection.😁

2.1 Régime alimentaire adapté pour favoriser la grossesse

Il est conseillé d’adopter une alimentation saine et équilibrée pour améliorer votre fertilité.

Afin de réguler votre glycémie (taux de sucre dans le sang) et lutter contre l’insulinorésistance, limitez la consommation d’aliments à forte densité énergétique. Par conséquent, évitez les denrées riches en sucre (viennoiseries, pâtisseries, sodas, etc.) et en lipides (charcuterie, friture, viande grasse, etc.).

Choisissez une nourriture à teneur élevée en fibres, vous les trouverez dans les légumes, les fruits ou encore les céréales complètes.

Dans les cas d’obésité, les spécialistes de santé préconisent fréquemment un régime hypocalorique. En effet, une corrélation a été établie entre l’affection, le surpoids et l’infertilité.

L’excès de poids peut ainsi aggraver les symptômes du SOPK et rendre la conception plus difficile. Les études montrent qu’un amaigrissement de 10 % du poids initial en cas de surcharge pondérale contribue à diminuer l’hyperandrogénie et à augmenter les chances d’ovulation.🥳

N’hésitez pas à vous faire accompagner par un médecin nutritionniste afin d’évaluer votre situation et d’adapter votre alimentation au besoin.

2.2 Hygiène de vie et activité physique

Le guide international de diagnostic et de prise en charge du SOPK préconise une hygiène de vie active. Réduisez votre temps d’écran 📺 et limitez au maximum la sédentarité et les positions assises prolongées.

La pratique sportive permet de lutter contre la prise de poids et l’insulinorésistance. Elle améliore l’état de santé, optimise l’activité hormonale et aide à diminuer les symptômes du SOPK.

Elle est donc susceptible d’affecter positivement votre fertilité. 😁 Ses effets bénéfiques en matière de reproduction ont été démontrés, même si des études s’avèrent nécessaires pour les quantifier.

L’intensité et la durée des exercices sont à adapter au cas par cas, en fonction de votre condition physique, de vos habitudes sportives et du besoin de perte de poids. L’amaigrissement doit être envisagé dans les cas de surpoids (IMC > 25 kg/m²). Toutefois, ne cherchez pas à mincir de façon brusque et importante juste avant la conception, car cela pourrait nuire à votre fécondité !

🥴 Ne vous découragez pas. 🥴 Pour certaines, changer son mode de vie et perdre du poids peut sembler laborieux.

Cependant, vous pouvez arriver à votre objectif sans tout bouleverser ! L’activité physique peut prendre de nombreuses formes dans le cadre de vos occupations quotidiennes, allant des activités de loisirs aux tâches ménagères 🧹 en passant par le transport comme la marche ou le vélo.🚴‍

Il est conseillé de réaliser un minimum de 150 minutes (2 h 30) hebdomadaires d’efforts d’intensité modérée ou 75 minutes (1 h 15) d’exercices plus soutenus.

Avoir ces préconisations à l’esprit, vous offre une vision claire de l’objectif à atteindre. 💪 Gardez en tête que même les plus petits changements sont susceptibles de faire une différence et de jouer en votre faveur.

💥En adoptant des engagements concrets, vous augmentez vos capacités de conception, malgré les difficultés causées par vos ovaires polykystiques.💥

☝Bon à savoir : à deux, c’est encore mieux ! L’amélioration de l’hygiène de vie chez l’homme impacte également sa fertilité. Alors, on embarque notre cher et tendre pour perfectionner nos comportements et on se serre les coudes !

Les ajustements de votre mode de vie constituent la première mesure recommandée pour accroître les chances de grossesse si vous souffrez du SOPK.

Si ces adaptations ne s’avèrent pas suffisantes pour provoquer l’ovulation, pas de panique ! Elles se combinent à des traitements spécifiques pour lutter contre l’infertilité persistante. Voyons cela en détail.🧐

3 SOPK et grossesse : quels sont les traitements proposés pour aider à la conception ?

👀 Avant la mise en place d’une thérapie appropriée, votre gynécologue s’assurera que votre infertilité n’a pas une autre origine : anomalies anatomiques de l’utérus ou des trompes de Fallope par exemple, ou du côté de monsieur une altération de la qualité du sperme. Si le SOPK est le fautif retenu, différentes options pharmacologiques sont disponibles.

3.1 Intérêt de la metformine pour tomber enceinte malgré le SOPK

La metformine est un médicament couramment prescrit pour traiter le diabète.

Chez les femmes souffrant de SOPK, elle peut être préconisée pour augmenter les taux d’ovulation puisqu’elle intervient à différents niveaux :

  • lutte contre l’insulinorésistance en réduisant les quantités de sucre dans le sang ;
  • action sur les ovaires en diminuant leur production d’androgènes (souvenez-vous, l’hyperandrogénie altère le développement des follicules dans l’ovaire😖).

Son mode de prise par voie orale est simple. La posologie est graduellement haussée pour éviter les effets indésirables gastro-intestinaux fréquemment observés en début de traitement (diarrhées, nausées, inconfort abdominal).

La metformine s’utilise seule ou en association avec d’autres thérapies. Elle a toute sa place dans un parcours médical d’infertilité due au SOPK, notamment s’il s’accompagne d’une hyperinsulinémie.

3.2 Induction de l’ovulation

La prochaine étape de votre parcours d’« essai bébé » consiste à induire l’ovulation. Comme son nom l’indique, cette thérapie a pour objectif de provoquer l’ovulation.

3.2.1 Traitement de première intention : le citrate de clomifène (C.C.)

Le citrate de clomifène (C.C.) est le médicament utilisé en première option.

Il agit en se fixant au niveau du complexe hypothalamo-hypophysaire dans le cerveau où il modifie les sécrétions de LH et de FSH par l’hypophyse. L’élévation des taux de FSH encourage la maturation des follicules et la réapparition du pic de LH déclenche l’ovulation, c’est notre fameux signal vert 🟢 : « Go, c’est l’heure d’ovuler ».

Le C.C. se présente sous forme de comprimés à avaler, commercialisés sous le nom Clomid®. Une prise quotidienne suffit en général, pendant 5 jours d’affilée, en commençant entre le 2e et le 5e jour du cycle.

Il augmente légèrement le risque de grossesse multiple (5 à 7 % de grossesses gémellaires sous C.C.). Par conséquent, le praticien effectue un suivi échographique à la recherche d’un développement de plusieurs follicules. Vous désirez un bébé, mais 2 d’un coup, c’est peut-être un peu trop. 😅

Le citrate de clomifène induit une ovulation chez 70 à 90 % des femmes souffrant de SOPK.

Cependant, ces taux ne concordent pas avec le nombre de grossesses effectives qui est seulement de 30 à 40 %. 😵‍💫 Ces valeurs inférieures s’expliquent en partie par le fait que le C.C. affecte également l’endomètre et la glaire cervicale, les rendant moins fertiles.

Environ 15 % des femmes atteintes de SOPK ne répondent pas au C.C. et demeurent insensibles à son action, on parle alors de résistance au citrate de clomifène.

Cette inefficacité se rencontre davantage en présence de facteurs de risque tels que l’obésité, l’insulinorésistance ou l’hyperandrogénie.

🔎 Peut-être l’avez-vous remarqué, vous avez la possibilité d’influer sur ces éléments grâce aux règles d’hygiène de vie 🚴🥬 vues aux paragraphes 2.1 et 2.2. Et oui ! Vos efforts présentent un réel intérêt !

Cependant, s’ils ne sont pas suffisants pour contrer la résistance au C.C., la metformine peut être associée au citrate de clomifène en tant que traitement adjuvant.💊

3.2.2 Traitement de deuxième intention : les gonadotrophines

En cas d’échec des traitements par voie orale, ne vous découragez pas, 🤗 passons à l’étape suivante ! Les gonadotrophines injectables (LH et FSH) sont prescrites en deuxième intention.

Elles agissent directement sur l’ovaire pour favoriser le bon développement des follicules, parvenir à la maturation d’un dominant et enfin aboutir à l’ovulation.

Plusieurs types de gonadotrophines existent sur le marché. Le médecin spécialisé en fertilité choisit les molécules en fonction de votre dossier médical.

Il effectue un suivi échographique très régulier de la croissance des follicules et adapte finement les posologies tout au long du traitement.

Les risques d’hyperstimulation ovarienne et de grossesse multiple sont plus importants en cas de SOPK, mais cet étroit contrôle diminue les probabilités de leur survenue.

Les gonadotrophines s’administrent en voie sous-cutanée. 💉 Moins pratique que les thérapies précédentes, je vous l’accorde…

Cependant, des présentations sous forme de stylos injectables en facilitent l’utilisation, vous pouvez bien souvent réaliser vous-même les piqûres ! Si vous ne vous sentez pas prête à vous en charger seule, n’ayez crainte, vous pouvez demander le passage d’un infirmier à domicile.

💊 Un petit coup de pouce ? L’ajout de la metformine au traitement par gonadotrophines s’avère parfois nécessaire pour accroître les chances d’ovulation.

3.3 Chirurgie des ovaires polykystiques par drilling

Si l’induction d’ovulation ne fonctionne pas, en route vers la prochaine étape ! La chirurgie ovarienne par « drilling » représente une autre option thérapeutique.

Sous anesthésie générale, le praticien intervient par cœlioscopie au moyen d’une petite ouverture dans le ventre. Il effectue des microperforations dans la couche superficielle ovarienne par un traitement au laser ou grâce à la chaleur.

Les mécanismes d’action de ce procédé ne sont pas clairement définis. Cependant, les expérimentations ont démontré son efficacité. La détérioration de la paroi ovarienne productrice d’androgènes permet d’améliorer le développement des follicules ovariens et contribue à corriger les déséquilibres hormonaux.

Selon les recherches, la pratique du « drilling » conduit à des taux d’ovulation allant de 30 % à 90 %, et de grossesse de 13 % à 88 %. Cette variabilité de résultats peut être attribuée à la diversité des méthodes chirurgicales adoptées lors des études.

Le spécialiste sera amené à discuter avec vous de la balance bénéfice/risque de cette intervention.

Le « drilling » présente l’intérêt de diminuer les menaces d’hyperstimulation ovarienne et de grossesses multiples, tout en offrant une amélioration significative de la fertilité.

Toutefois, le drilling comporte des risques chirurgicaux. Malgré leur rareté, des complications dues à l’anesthésie, une infection ou encore des lésions ovariennes peuvent survenir. Ces menaces seraient augmentées pour les femmes en surpoids.

De plus, cette technique peut potentiellement amoindrir les réserves ovariennes folliculaires. Pour pallier ce danger, un « drilling » unilatéral est généralement conseillé : l’acte s’effectue sur un seul ovule.

3.4 Fécondation in vitro (FIV)

La fécondation in vitro (FIV) constitue l’étape ultime de la prise en charge de l’infertilité due au SOPK.

Dans votre parcours thérapeutique, elle peut être proposée en tant que nouvelle option après échec des inductions d’ovulation, ou comme alternative au recours au « drilling » ovarien.

La FIV, vous en avez déjà entendu parler, 🦻 elle représente une des techniques de procréation médicalement assistée (PMA).

Elle consiste à prélever un ovocyte puis à le féconder avec un spermatozoïde en dehors du corps de la femme : « in vitro ». L’œuf inséminé est ensuite déposé dans l’utérus.

Pour pouvoir réaliser la fécondation in vitro, le centre de PMA doit donc récupérer un ovocyte. Pour ce faire, il effectue une stimulation ovarienne afin d’obtenir la croissance et la maturation de plusieurs follicules.

Le praticien élabore un protocole adapté à votre situation grâce à un rigoureux suivi échographique et hormonal.🧐 L’objectif est de recueillir des ovocytes mûrs sans entraîner d’hyperstimulation ovarienne.

Au laboratoire, les ovocytes sont inséminés par les spermatozoïdes pour former des embryons. Afin d’éviter les grossesses multiples, un seul d’entre eux sera transféré in utero (dans l’utérus) quelques jours plus tard.

Bonne nouvelle : les chances de réussite de la FIV sont équivalentes entre les femmes atteintes de SOPK et celles n’en souffrant pas.👍

👁️ Vous souhaitez plus de détails sur ce procédé de PMA ? Rendez-vous dans notre article (à venir) traitant spécifiquement de la FIV.

Dans les cas où la stimulation ovarienne s’avère inefficace, certains centres de PMA proposent une nouvelle technique prometteuse : la maturation in vitro (MIV).

Elle consiste à prélever des ovocytes immatures dans les follicules ovariens. Ils mûrissent ensuite en laboratoire avant d’être fécondés par des spermatozoïdes puis replacés dans l’utérus.

Les taux de réussite de la maturation in vitro (MIV) restent inférieurs à celle de la FIV, mais progressent régulièrement.

4 Des questions en suspens ? FAQ des interrogations courantes sur le SOPK et le désir de grossesse

📝 Même après avoir fait un joli tour du sujet, quelques questions demeurent souvent sans réponse… Pour tenter d’y remédier, nous vous avons concocté une FAQ bonus !

4.1 L’inositol a-t-il un intérêt dans le SOPK pour aider à la conception ?

L’inositol se trouve parfois proposé en tant que complément alimentaire pour améliorer les chances de procréation chez les femmes atteintes de SOPK.

Les recommandations internationales pour la prise en charge de cette pathologie considèrent l’usage de l’inositol comme expérimental. Des preuves croissantes soulignent son efficacité, cependant des recherches supplémentaires s’avèrent nécessaires pour que sa consommation soit préconisée.

🏪 Étant en vente libre, quelques notions semblent importantes à connaître si vous souhaitez l’utiliser.

L’inositol n’est en fait pas un seul composé, mais représente une famille de 9 molécules.

Les spécialités pharmaceutiques vendues pour réguler le cycle ovarien lors d’un SOPK proposent deux formes d’inositol : le myo-inositol (MI) et le D-chiro-inositol (DCI).

Le MI améliore l’absorption cellulaire de glucose. Au niveau des ovaires, il optimise la sensibilité à la FSH, affectant de manière bénéfique le développement des follicules. Le DCI quant à lui, semblerait majorer la sensibilité à l’insuline et la production d’androgènes ovariens, attention donc à sa concentration. Une prise trop importante de DCI est à fuir, car elle risquerait d’augmenter l’hyperandrogénie, néfaste à la maturation folliculaire.

Chez les femmes atteintes de SOPK, un déséquilibre entre ces 2 composés contribuerait également à l’insulinorésistance.

De récentes études suggèrent un intérêt d’une supplémentation contenant un rapport MI/DCI de 40/1 pour rétablir une ovulation et normaliser certains paramètres biologiques (LH, androgènes, etc.).

Comme pour toute utilisation de complément alimentaire, veillez à prévenir vos professionnels de santé et discutez avec eux de l’éventualité de la prise d’inositol lors des essais de conception.

4.2 La supplémentation en vitamine D améliore-t-elle les chances de tomber enceinte lors d’un SOPK ?

Aujourd’hui, la vitamine D se voit attribuer mille et une vertus, 🌟 à tort ou à raison.

Les études disponibles tendent à montrer que la vitamine D joue un rôle dans la fonction de reproduction des femmes souffrant de SOPK. Elle présenterait un effet favorable sur l’ovulation et l’équilibre hormonal.

Des recherches additionnelles demeurent nécessaires pour quantifier et clarifier son impact sur la fertilité. Cependant, les données sont estimées suffisantes pour recommander une supplémentation en vitamine D chez les femmes atteintes de SOPK afin d’optimiser les chances de conception.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin, la prise de complément de vitamine D réclame un suivi sanguin.

En attendant, pourquoi ne pas profiter d’une agréable balade en plein air ☀️ ? En effet, l’exposition au soleil permet à notre corps de synthétiser naturellement la vitamine D. N’oubliez pas toutefois d’appliquer une protection UV adaptée à la saison et aux horaires d’exposition. Alors, prête pour une petite promenade 😎 ?

4.3 Le SOPK impacte-t-il les risques de fausses couches ?

La fausse couche représente une crainte pour la plupart des couples désirant devenir parents. En cas de SOPK, ce risque semble augmenter, mais des recherches additionnelles doivent être menées afin de pouvoir le quantifier.

Les analyses disponibles ne révèlent pas de traitement d’aide à la procréation plus efficace qu’un autre pour réduire cette menace.

À l’heure actuelle, un facteur permettant de diminuer les risques de fausses couches a été identifié par une étude. Il concerne les femmes touchées par le SOPK dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 kg/m². Dans cette population, l’amélioration de l’hygiène de vie et la perte de poids semblent clairement corrélées à une baisse de son incidence.

4.4 Les plantes ont-elles un effet sur la fertilité en cas de SOPK ?

En quête d’un traitement naturel pour tomber enceinte malgré des ovaires polykystiques, de nombreuses femmes aimeraient profiter des vertus des plantes.🌱

Plusieurs recherches fournissent des preuves préliminaires d’efficacité de la phytothérapie dans la prise en charge du SOPK. Elles portent notamment sur des plantes médicinales prometteuses, aux impacts positifs sur la fertilité des femmes atteintes de SOPK :

  • l’actée à grappes (Cimicifuga racemosa) ;
  • le gattilier, aussi appelé arbre au poivre (Vitex agnus-castus) ;
  • les graines de fenugrec (Trigonella foenum-graecum).

Les travaux menés révèlent leur capacité à améliorer la régularité des cycles menstruels. Ces plantes sont en mesure d’abaisser les concentrations de testostérone, de diminuer le volume des ovaires et de réduire la résistance à l’insuline. Cependant, des études supplémentaires doivent être conduites pour confirmer leur efficacité et mieux appréhender leur mécanisme d’action.

Certains végétaux amélioreraient également les bienfaits des traitements pharmacologiques. Des recherches menées sur l’association du citrate de clomifène (C.C.) à l’actée à grappes présentent des résultats encourageants. En effet, leur combinaison permettrait une élévation des taux d’ovulation et des probabilités de commencer une grossesse. Ces résultats prometteurs nécessitent une validation par des travaux complémentaires.

Dans le cas des plantes médicinales chinoises🏯, les données probantes restent insuffisantes pour recommander leur usage chez les femmes atteintes de SOPK désirant être enceintes.

Une étude suggère que leur utilisation conjointe au citrate de clomifène pourrait accroître les chances de grossesse. Toutefois, le niveau de confiance des résultats de l’analyse s’avère trop limité pour confirmer cette action. Des recherches complémentaires s’imposent pour garantir leur sécurité d’emploi et pour évaluer leur impact sur les taux de conception en cas de SOPK.

Bien, je vais m’arrêter là sinon cet article n’en finira jamais. 😂

 

Vous avez maintenant une belle vision de votre pathologie et de ses conséquences sur votre fertilité. De nombreuses solutions s’offrent à vous pour accompagner votre désir de grossesse malgré le SOPK, le maître-mot est donc de garder espoir ! Adoptez un comportement plus sain, aérez-vous la tête en faisant de l’activité physique et suivez les recommandations de votre équipe médicale. Chaque pas que vous faites vous rapproche du bonheur, keep cool et gardez confiance en vous. 😁

Si vous avez encore soif de lecture, vous pouvez vous rendre dans notre catégorie ressources. Vous y trouverez de nombreuses informations susceptibles de vous aider dans votre merveilleux projet de donner la vie.

Article rédigé par Élodie Fétis (sous l’œil impitoyable de votre humble serviteur : aka moi, Charlotte ! 😋)

🤓 Sources :

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